Le journaliste flamand Guido Fonteyn a passé plus de vingt ans de sa carrière comme correspondant du "Standaard" en Wallonie.
Le journaliste flamand Guido Fonteyn a passé plus de vingt ans de sa carrière comme correspondant du "Standaard" en Wallonie.
Le journaliste flamand Guido Fonteyn a passé plus de vingt ans de sa carrière comme correspondant du "Standaard" en Wallonie.
Lutgen
n’a pas
confiance dans
la N-VA. Le
cdH a
probablement
eu raison de
ne pas aller
au fédéral et
de se mettre
un peu à
l’écart.
Source : L'Echo
http://www.lecho.be/economie_politique/belgique_federal/La_N_VA_est_un_parti_d_extreme_droite.9542766-3154.art
- 09 septembre 2014 13:31
Le journaliste flamand Guido Fonteyn a passé plus de vingt ans de sa carrière comme correspondant du "Standaard" en Wallonie.
Aujourd’hui
retraité, il a
regagné
Bruxelles, où
il se sent
chez lui. Son
regard sur la
Flandre et la
situation
politique
inédite qui se
prépare
actuellement
est
implacable. Sa
certitude:
Bart De Wever
attend son
heure à Anvers
et la
philosophie de
la N-VA est
d’extrême-droite.
Pourquoi
Bart De Wever
n’est-il pas
devenu
ministre-président
de Flandre?
Il ne
veut pas être
ministre-président
flamand parce
qu’il mise sur
la fin de la
Belgique. Il
laisse faire
les autres et
attend son
heure à
Anvers. C’est
pour cela que
la N-VA a mis
un type assez
insignifiant,
Geert
Bourgeois, à
la tête de la
région
flamande.
C’est
aussi pour
cela que la
N-VA, qui a
largement
gagné les
élections du
25 mai, ne
veut pas
prendre la
main au
fédéral?
C’est
le fond du
problème:
pourquoi Bart
De Wever
reste-t-il
dans sa maison
communale
d’Anvers? Et
pourquoi la
N-VA ne
veut-elle pas
du poste de
Premier
ministre? Cela
fait partie de
la "verrotting
strategië", de
la stratégie
de
pourrissement.
C’est voulu.
La N-VA a
choisi le
partenaire le
plus faible en
Wallonie, le
MR, pour
provoquer à
moyen terme
une révolte du
côté
francophone.
Un jour, le PS
devra sortir
de sa réserve.
Et quand le PS
attaquera le
gouvernement
de front, Bart
De Wever et la
N-VA diront
qu’aucune
stratégie
n’est possible
avec la
Wallonie. Et
la N-VA
plaidera pour
un "Staat van
Vlaanderen",
un État
flamand dont
la capitale
sera Anvers.
Et
Bruxelles, qui
a toujours été
le nœud du
problème
belge?
Ils
s’en moquent.
La N-VA n’a
aucun intérêt
pour
Bruxelles.
C’est trop
compliqué.
Elle en ferait
un district
international,
francophone.
D’ailleurs, il
n’y a aucun
Bruxellois de
poids à la
N-VA. Bart De
Wever ne veut
pas scinder la
Belgique pour
des motifs
culturels ou
linguistiques,
mais pour
instaurer un
gouvernement
fort et basé
sur les
intérêts d’une
élite. Les
thèses de la
N-VA ne sont
pas celles de
la Volksunie.
Anciaux et les
autres de la
VU en avaient
fait un parti
flamand engagé
mais qui
voulait
améliorer le
sort de tous
les Flamands.
Pour la N-VA,
seuls comptent
les "beteren",
les meilleurs,
une élite de
naissance ou
au mérite. Il
n’y a rien de
"gauchiste"
dans la N-VA.
"Bart
De Wever ne
veut pas
scinder la
Belgique pour
des motifs
culturels ou
linguistiques,
mais pour
instaurer un
gouvernement
fort et basé
sur les
intérêts d’une
élite."
En
effet, ce sont
même des
thèses très à
droite…
La N-VA
est un parti
d’extrême-droite,
à la fois sur
le plan social
il y a l’élite
et puis les
autres — et
sur le plan
économique on
supprime les
subsides, on
limite les
allocations de
chômage dans
le temps, etc.
Et Bruxelles
ne fait pas
partie de
l’élite, mais
des "autres".
Pour la N-VA,
la "nouvelle
Flandre" est
une société
thatchérienne.
Il faut lire
l’interview
donnée à
"Knack" par le
président du
KVHV
Antwerpen, un
cercle
d’étudiants
catholiques,
Wouter Jambon.
Oui, le fils
de Jan. Il
déclare
notamment
qu’il faut en
finir avec
l’idée que les
études
supérieures
sont
accessibles à
tous. C’est ce
cercle qui a
formé De
Wever, Jambon,
Homans… Ces
gens font une
différence
entre l’élite
et le reste du
peuple. On
voit déjà la
politique du
gouvernement
flamand qui
veut augmenter
le prix des
écoles… C’est
la grande idée
de Thatcher.
Ce
n’est pas
l’influence du
Vlaams Belang?
Non. La
N-VA a attiré
de nombreux
électeurs du
Vlaams Belang.
Cela explique
ses bons
résultats
électoraux.
Mais la dérive
droitière
vient du KVHV.
Est-ce
que le MR est
conscient de
cette dérive
de l’un de ses
futurs
partenaires?
Le MR
se retrouve
dans le
programme
économique de
la N-VA. Mais
c’est une
réflexion à
court terme.
Il n’a pas
compris que la
N-VA mise
toujours sur
la fin de la
Belgique et
table sur le
processus de
pourrissement.
La N-VA ne
veut pas
sauver la
Belgique. Même
si le Premier
ministre est
Charles Michel
et même s’il
est bilingue,
cela ne fait
aucune
différence
pour la N-VA.
"Quand
le PS
attaquera le
gouvernement,
Bart De Wever
dira qu’aucune
stratégie
n’est possible
avec la
Wallonie."
Cela
dit, il
fallait des
francophones
dans cette
coalition…
Je
comprends la
réaction du
MR. C’est une
occasion
unique, même
peut-être
d’avoir le
poste de
Premier
ministre. Ils
ont été
éjectés des
majorités
régionales et
communautaire.
Les régions
mènent de plus
en plus leur
propre vie et
ont des
stratégies
différentes.
Cela a
commencé tout
de suite, avec
la Communauté
germanophone,
qui a formé
une majorité
sans le cdH.
Mais il ne
faut pas y
voir le
déclencheur ce
qui s’est
passé par la
suite. Chaque
entité a
désormais sa
propre
motivation.
Et le
CD & V,
comment vit-il
sa future
cohabitation
avec des
partis de
droite?
Le CD
& V se
rend compte
petit à petit
que cette
situation
n’est pas
confortable et
donc ne
revendique
plus le poste
de Premier
ministre pour
Kris Peeters.
Il comprend
qu’il fait le
jeu de la
N-VA. Le refus
du poste de
Premier
ministre peut
être le signe
que le CD
& V veut
prendre ses
distances. À
l’aile gauche
du CD & V,
l’ACW (le
mouvement
ouvrier
chrétien
flamand) ne
pourra pas
toujours se
cacher
derrière le
règlement de
l’affaire Arco
(les
coopérateurs
qui ont tout
perdu dans la
déconfiture de
Dexia, Ndlr).
Eux aussi vont
sortir du
bois. À l’ACW,
il y a une
nouvelle
génération
syndicale qui
n’a rien à
voir avec
Arco.
Tous
les électeurs
de la N-VA
sont-ils
d’extrême-droite?
Ou est-ce
comme en
France où des
ouvriers
votent pour le
Front
national?
Les
Flamands qui
ont voté pour
la N-VA
commencent à
comprendre que
c’est devenu
un parti
d’extrême-droite.
Il y a trois
ou quatre ans,
j’ai donné une
conférence à
Turnhout
devant des
syndicalistes
de l’ACW. On y
dévoilait un
sondage sur la
question "Qui
parmi vous a
voté N-VA?".
Eh bien, 60%
des présents
avaient voté
N-VA! Et ce
sont des gens
de gauche… Ils
doivent
commencer à
réfléchir.
Est-ce
que les choses
auraient été
différentes si
le cdH avait
accepté
d’aller dans
la coalition?
Source : L'Echo
http://www.lecho.be/economie_politique/belgique_federal/La_N_VA_est_un_parti_d_extreme_droite.9542766-3154.art
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