Cardinal Zen : « Vous pouvez me décapiter, vous ne ferez jamais de moi un esclave ! »
Alors
que Pékin tente de brider l’autonomie de la Région administrative spéciale de Hongkong, le cardinal Zen Ze-kiun,
évêque émérite de Hongkong, a réaffirmé son indépendance face à la dictature
chinoise.
«
Vous (le gouvernement communiste), vous pouvez me ligoter, m’enlever ou me décapiter, mais jamais vous ne ferez de moi un
esclave », a affirmé le cardinal Joseph Zen Ze-Kiun, âgé de 82 ans.
Il
a enjoint les Hongkongais « à ne pas succomber à la fatalité mais au contraire à défendre leur
dignité propre ». « Si vous vous inclinez, si vous mettez un genou à terre, alors tout sera fini »,
a-t-il déclaré.
Hong-Kong :
une liberté menacée
Pour
le cardinal Joseph Zen, les Hongkongais doivent défendre la lettre et l’esprit de la formule « Un pays, deux
systèmes ». Selon cet accord négocié par Margaret Tatcher en 1985, l’ancienne colonie britannique de
Hong-Kong serait rétrocédée aux Chinois en 1997, mais les libertés fondamentales y sont maintenues pour 50 ans.
C’est pour cette raison que la région de Hong-Kong bénéficie toujours des droits de l’Homme, d’une
économie libre et du respect des convictions.
Si
le Parti Communiste Chinois voit d’un bon œil le capitalisme sauvage qui s’y développe (puisqu’il permet
d’écouler facilement les biens bon marché produits en Chine continentale), il tente fréquemment de rogner les
libertés des Hongkongais. Ainsi, seulement la moitié du parlement est élue par la population, le reste étant
désignée par des affidés du Parti Communiste Chinois.
Depuis
la publication, le 10 juin dernier, des dernières propositions de Pékin au sujet de Hong-Kong, la population locale est en
ébullition. La presse et les organisations de droits de l’Homme craignent pour l’avenir et un mouvement de
désobéissance civile à promis de bloquer le riche quartier d’affaire si les libertés fondamentales étaient
toujours restreintes.
Le
rapprochement Chine-Vatican mis à mal ?
L’évêque
actuel, le cardinal John Tong-Hon, a également pris la plume pour défendre la démocratie. Mais cette controverse locale sur les
libertés fondamentales se pose avec une acuité plus particulière pour l’Eglise catholique. En effet, la dictature chinoise
a toujours considéré l’Eglise comme un obstacle à son pouvoir et a donc crée un association fantoche (dite
« l’Eglise patriotique ») qui désigne ses propres évêques.
La
nouveauté, c’est que cette association veut désormais mener des discussions avec le Vatican. Un grand pas qui permettrait de
régler l’épineuse question des évêques illégitimes qu’elle a nommé… ainsi que celle des
évêques nommés par le St-Siège et qui doivent fréquemment se réfugier dans la clandestinité. Si des
contacts de ce genre ont déjà été noués, ils ont échoués à chaque fois.
Le
nouveau
président Xi Jinping semble relativement ouvert a une reconnaissance de
relations officielles entre la République Populaire et
le Saint-Siège. Mais pour le cardinal Zen, « le compromis n’est plus une option ».
M.B. (Info CathoBel)
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