Saturne, "seigneur du karma" ou bien Venus ?
A
l'heure du passage du nœud nord en Balance, il me parait opportun de
rappeler le sens véritable de l'astrologie karmique à la lueur des
valeurs de ce signe... En effet, une confusion très fréquente veut faire
de Saturne "le seigneur du karma" alors qu'il serait plus juste de s'en
remettre à Venus pour en comprendre l'essence et le fond... D'ailleurs,
la tradition accorde au signe de la Balance une seconde maitrise
planétaire à Saturne, ce qui a un fond de vérité si l'on se rappelle que
les valeurs du signe de la Balance que sont : justice, équilibre,
beauté, ne peuvent s'exprimer sans la rigueur et le sens des limites de
Saturne.
De
la même façon, la Balance parle de "paix" laquelle est improbable sans
justice et sans équilibre. Avant même donc d'aspirer à "la paix" il
convient d'aspirer à la justice et à l'équilibre. Pour éclairer ce
propos, je m'en référerai à la vision de la vie des kogis de Colombie,
bien plus qu'à une quelconque tradition indienne. La loi du karma étant
simplement la loi de cause a effet, elle est universelle et non
spécifiquement indienne. Eric Julien (1), dans son ouvrage sur les
indiens kogis qu'il connait bien pour les avoirs fréquenté, nous
enseigne sur leur vision du monde qu'ils tiennent de leurs ancêtres
Tayrona... Le mot "karma" est bien sur absent de leur tradition puisque
c'est un terme sanscrit. Toutefois, ils affirment que leur mission sur
cette terre est d'accomplir des rituels pour maintenir l'équilibre du
monde. La Sierra Nevada est pour eux "le coeur" du monde et leur tache
est donc de la plus haute importance. Il ne vous parleront pas de karma,
mais pour eux il est évident que tout le mal du monde vient de l'action
des hommes qui détruit les grands équilibres universels. De la même
façon, si vous tombez malade, avant même de tenter de vous guérir, ils
vous demanderont de raconter votre vie dans le moindre détail afin de
voir en quoi vous avez fait erreur et ainsi : rompu un équilibre vital,
ce n'est qu'ensuite qu'il procéderont à des soins. C'est à dire qu'ils
sont naturellement "psychotherapeutes" car ils ne dissocient pas l'homme
des énergies que ses pensées et ses actes engendrent, ils connaissent
le secret de "la bonne santé" qui tient avant toute chose a une bonne
hygiène mentale qui demande à l'homme : la conscience de ses actes.
Leur
vision du monde est très proche de celle de l'astrologue karmique car
pour eux nous vivons dans "une grande pensée" qu'ils appellent
"Aluna"... Nos pensées sont donc très importantes et doivent être en
harmonie avec cette "grande pensée" (j'ai parlé dans l'ABC d'un "univers
moral" ce qui revient au même !).
Tout dans leur société est instauré selon la parité masculin/féminin, mais
à leurs yeux la polarité féminine est "positive" et la polarité
masculine est "négative", de ce fait ils sont très à l'écoute des femmes
qui portent la parole de "La Mère", parole qu'ils savent devoir
respecter. Pour eux, l'homme "agit" mais il ne peut le faire sans le
soutien de la pensée de la femme, cette pensée soutient son action et en
garantit le succès. Curieusement, la tâche du tissage est laissé à
l'homme car elle exige de la concentration... L'homme tisse donc son
propre vêtement dont l'usure sera la marque de son vécu. Ce peuple très
ancien dont la tradition remonte a 5000 ans avant JC, a du se réfugier
dans les hauteurs de la Sierra Nevada pour échapper aux conquistadors et
s'est vu spolié de ses terres et de ses objets rituels en or par ceux
qu'ils appellent "les petits frères", tant pour eux le mal qui leur a
été fait ne peut émaner que d'êtres immatures n'ayant pas encore accédé à
"la sagesse". Ils sont blessés, tristes, désolés mais incapables
d'éprouver un sentiment de haine ou de désir de vengeance pour le mal
qui leur a été fait. Il n'est a leurs yeux que le résultat du manque de
sagesse de l'homme infantile et immature qui commet de ce fait de graves
effractions aux lois d'équilibre naturel.
Ils
n'enseignent pas la réincarnation car comme pour beaucoup de
traditions, nous recevons l'héritage des ancêtres, ce qui évoque
davantage la psycho généalogie. Et comme je l'ai déjà évoqué, ceci
n'entre pas du tout en contradiction avec l'astrologie karmique qui,
plutôt que d'insister sur la réincarnation, insiste surtout sur "la
mémoire de l'âme" qui pérégrine d'incarnations en incarnations mais qui,
elle, est éternelle, à la différence du petit ego mortel auquel l'homme
s'identifie habituellement. C'est cette âme qui forme "le tissus" de la
psyché... Et la psyché est tout a la fois personnelle et collective.
Elle s'apparente a "l'Aluna" des kogis et donc tout trouble qu'il soit
physique ou psychique est la conséquence d'une dysharmonie avec "cette
grande pensée"...
Cela nous renvoie a la parole du christ lorsqu'on lui demandait ce qu'il fallait manger pour être "saint" (faut il jeuner ? Etre végétarien ? etc), il répondait : "ce n'est pas ce qui entre dans votre bouche qui peut vous faire du mal, mais ce qui en sort". Autrement dit : nos pensées et nos jugements erronés, bien plus que ce que nous consommons. L'enseignement des kogis est donc très proche de celui du Christ qui, si nous le comprenons bien, s'en prend davantage a nos pensées comme source de notre propre mal qu'à toute autre cause.
Or,
nos pensées sont déséquilibrées pour deux raisons, d'une part à cause
de la nature humaine et de ses faiblesses qui lui font regarder le monde
sous le prisme de ses défauts : égoïsme, jalousie, envie, colère,
paresse apppartenant à sa nature dite "inférieure"et qu'il doit dominer
et dompter. Et d'autre part, en raison des faux enseignements flattant
cette même nature inférieure car édicté par de faux maîtres.
Ainsi,
on encourage l'homme a l'inconséquence et l'incohérence en lui faisant
croire qu'il n'a qu'une vie pour se parfaire et qu'il serait donc d'ores
et déjà "fini" puisque tous ses efforts d'élévation et de progrès
seraient destinés à l'anéantissement de la mort, puisque sa mort serait
la fin de tout. Au mieux on l'encourage à penser à ses enfants qui
seront ses héritiers et ses continuateurs, mais pour être un bon parent
il faut déjà être une bonne personne et l'égoïsme humain fait que rares
sont ceux qui ont assez de grandeur d'âme pour penser réellement au
bien de leur enfant plutôt qu'au leur.
Et
quand bien même les parents auraient du mérite, il faudra que l'enfant
grandisse et dépasse l'ingratitude de l'infantilisme pour en devenir
vraiment conscient. Dans ces conditions, l'homme de bien ne peut donc en
une seule vie faire que "du mieux qu'il peut" : toute l"imperfection
restante en raison de sa condition humaine limitée sera remise sur
l'ouvrage dans une prochaine vie. Cette imperfection ayant créé des
manques, des déséquilibres et des lacunes, il devra travailler dessus en
vue d'une meilleure harmonisation avec "la grande pensée"; Aluna ou
"l"âme du monde".
Le
problème de notre époque sortant du patriarcat qui n'a été en réalité
que le règne de "la loi du plus fort" et de la domination du masculin
sur le féminin au prétexte de "dominer la nature", c'est qu'elle reçoit
en héritage le lourd déséquilibre que cette attitude a engendré,
notamment en matière d'écologie. C'est bien "la loi du plus fort" qui
est en cause car sinon, on aurait entendu ce que veut dire vraiment
"dominer la nature" qui voudrait que l'homme devienne maitre de ses
pulsions au lieu de se laisser dominer par elles. C'est sa propre nature
que l'homme doit apprendre à dominer. Voyez comme une parole de sagesse
peut être mal interprétée et donc incomprise...
La
"loi du plus fort" est celle du signe du Bélier à l'opposé de la
Balance, il veut la guerre et non la paix car seul lui importe d'imposer
ses désirs et volontés aux autres, sans respect pour eux. Nous avons
vécu dans le culte de ces pseudos "héros" qui se sont distingués par "la
conquête" à l'issue de victoires guerrières. Or, si l'on sortait de ces
mythes guerriers issus de "la loi du plus fort", on considèrerait ces
"héros" pour ce qu'ils sont en réalité : des pillards, des vandales et
des barbares venant prendre à autrui son bien : ses terres, ses femmes,
sa tranquillité et sa prospérité, si ce n'est sa vie. Qu'y a t il
d'admirable à cela ? Dites le moi.
Comment
l'homme peut il espérer vivre un jour en paix et avec un bon karma tant
qu'il continue de nourrir de tels mythes falsifiés ?
Un
"bon karma" ne pourrait s'aligner que sur une logique vénusienne qui
viserait la beauté et l'harmonie universelle. Elle ne peut s'épanouir
que par le développement des vertus de Venus qui sont gentillesse,
douceur, altruisme, vertus dites "féminines" que l'homme pourrait
développer en les respectant chez la femme qui en est porteuse. En
effet, le propre de la femme est d'aimer la beauté et c'est ce qu'elle
apporte et donne à l'homme, s'il veut bien apprécier ce précieux cadeau.
Et peu sont les hommes se sentant redevable à la femme de ce cadeau de
la beauté. La beauté est avant tout morale et procède d'une vision
harmonieuse et non conflictuelle des choses. Elle se fonde sur l'amour
du beau. Si l'homme recherchait la beauté morale, il deviendrait
naturellement meilleur, il ne se permettrait aucun acte relevant à
l'inverse de la laideur morale.
Développer
les vertus de Venus est donc capital pour se libérer de tout karma
engendré par la laideur morale et le déséqulilibre de "la loi du plus
fort". Même Venus peut être avilie par cette loi car alors, elle n'est
plus que quête de son plaisir personnel et de sa propre satisfaction
sans aucune considération pour autrui. C'est une Venus vulgaire qui
s'est éloignée du principe d'harmonie et d'équilibre universel et qui
conduit à la perte des valeurs. C'est la fameuse "grande prostituée"...
On
le voit en tout cas, il n'y a à l'oeuvre en ce monde aucun dieu
justicier ou père fouettard qui viendrait donner une raclée au mauvais
enfant qui ne respecte rien, ce que serait Saturne. Il n'y a que
conséquence logique d'actes et de pensées erronées.
Et une sorte de "comptabilité" naturelle à l'ordre et l'équilibre cosmique qui veut qu'un beau jour : la facture soit à payer. Ce que savent bien les kogis qui disent avoir la charge, par leur rituel, de réparer les erreurs humaines des "petits frères". Il va être difficile à l'occidental d'admettre que leurs rituels seuls pourront les épargner d'avoir à payer la facture de leurs manquements à l'ordre cosmique. De fait, cela ne peut être qu'insuffisant si l'homme ne s'instruit pas de leur vision du monde restée "pure" depuis l'origine de leur civilisation. Et c'est ce qu'attendent les kogis des "petits frères" dont ils s'éloignent et se protègent pour ne pas être atteints par "leur" folie...
Et une sorte de "comptabilité" naturelle à l'ordre et l'équilibre cosmique qui veut qu'un beau jour : la facture soit à payer. Ce que savent bien les kogis qui disent avoir la charge, par leur rituel, de réparer les erreurs humaines des "petits frères". Il va être difficile à l'occidental d'admettre que leurs rituels seuls pourront les épargner d'avoir à payer la facture de leurs manquements à l'ordre cosmique. De fait, cela ne peut être qu'insuffisant si l'homme ne s'instruit pas de leur vision du monde restée "pure" depuis l'origine de leur civilisation. Et c'est ce qu'attendent les kogis des "petits frères" dont ils s'éloignent et se protègent pour ne pas être atteints par "leur" folie...
C.G.
Jung disait qu'un homme ne pouvait être guéri que s'il devenait
"religieux" c'est à dire, selon lui, capable de "scrupule". Mais pour
être capable de "scrupule", il faut être conscient de ses actes et de
ses pensées. Un homme qui ne reconnait pas ses erreurs ne peut que
s'entêter dans une attitude erronée, cela va de soi.
Or
combien sont ils à refuser de voir leurs fautes par crainte d'une
culpabilité qui à leur oreille sonne comme une "condamnation" sans issue
? Là encore, c'est bien leur juge intérieur sans indulgence ni coeur
qui les condamne. Là encore, nous pouvons faire appel à Venus qui nous
enseigne le pardon et l'indulgence pour "le petit frère". A condition
qu'il comprenne la nature de sa faute pour ne plus la reproduire, car il
en aura compris les terribles conséquences.
Ce
n'est donc que par la logique tendre, aimante et compréhensive d'une
saine Venus que l'homme peut espérer entrer dans la "loi de grâce"
plutôt que dans un karma vu comme une "punition injuste", tandis qu'il
ne s'agit que de la conséquence de ses erreurs et manquements à
l'harmonie universelle. Ce qui peut apparaitre comme encore plus
terrible à l'homme car comprendre cela l'oblige à se sentir responsable
et non coupable d'une faute dont un autre que lui l'accuserait.
Il en est encore beaucoup trop qui se refusent à toute attitude responsable...
Il en est encore beaucoup trop qui se refusent à toute attitude responsable...
En
outre et à décharge du "petit frère" on rappellera que ses faux maîtres
lui ont le plus souvent, en guise de toute religion, enseigné des
histoires à dormir debout, en vue de flatter ses illusions et
confusions, au lieu de lui enseigner les vraies lois qui auraient pu
l'instruire sur la conduite à tenir. On appelle Satan, c'est a dire le
principe du mal, "le menteur" car c'est ainsi qu'il procède pour tromper
le monde. Et on se rappellera que là est le reproche qu'a fait Jesus
aux "docteurs de la loi" de son époque. Voilà pourquoi il a prévenu des
faux prophètes car il les a déjà vu a l'oeuvre en son temps. Or, "rien
de nouveau sous le soleil" et le monde à cet égard n'a pas changé : nous
avons toujours les faux "docteurs de la loi" prêchant dans les églises
et de nouveaux prophètes venant rétablir la vérité...
Et
comme je le disais dans "Comprendre la Lune Noire" suite au début de la
guerre du Golf : "armons nous de courage, de patience et de foi, pour
qu'un jour enfin, la paix de chacun fasse la paix de tous"... Cessons de
nous identifier et de nous projeter sur ce que les bouddhistes
appellent "le monde des fantômes affamés" qui passe devant nos écrans de
télévision, et continuons de bâtir notre paix intérieure par le travail
sur nous même et notre propre histoire. Là et seulement là est la clé
"d'un monde meilleur". Le "monde des fantômes affamés" est un monde de
mort vivants sans âme, l'erreur des hommes est de croire à ce mensonge
et à cette illusion. Et de fonder sa vie sur lui. Cessez de croire au
grand mensonge, et vous le verrez se dissiper comme le mirage qu'il est !
Inutile
de rêver "d'un monde meilleur" tant que vous laisser en vous-même les
démons s'agiter... Votre rêve doit être "purifié" avant de se
manifester... D'où l'indispensable travail sur soi et toute la mémoire
qui nous a conditionné...
Et
puisqu'il est question de "libération des femmes" qui sont autant de
Venus, il faut savoir que l'avenir n'est pas à un retour au matriarcat
qui laisserait les hommes dans un grave état d'infantilisme
irresponsable. L'avenir appartient bien plutôt à un homme libéré des
mythes falsifiés et qui aura appris à plaire à Venus par sa beauté
morale... Prendre exemple sur le peuple Kogi qui connaît le secret de
l'équilibre du monde apparait donc indispensable... Il ne pourra être
sans une parité masculin/féminin enfin harmonieuse...
Laurence Larzul le 7 septembre 2014
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